PRESENTATION GENERALE DES ARTS MARTIAUX

(c) copyright Fabrice Hohn, 1999.


  
Remarques : 
 
1. L'histoire s'élabore à partir des découvertes archéologiques changeantes et ne peut être prise à la lettre. 
 
2. Le plus vieil art martial n'est pas forcément le meilleur si on en croit le principe d'évolution. 
 
 
 
En résumé, les arts martiaux japonais viennent de l'île d'Okinawa, de la Corée et de la Chine. Ceux d'Okinawa, de la Corée et du Vietnam viennent de Chine. Ceux de Chine viennent des chinois et de l'Inde. Ceux de l'Inde viennent des indiens, de Babylone et de l'Égypte (ou l'inverse ?). Des arts martiaux de l'Égypte datant de 5ooo ans au moins avant J-C naissent (?) les luttes greco-romaines et celtiques. 
 
 
 
Avertissement : 
 
1. La plupart des arts martiaux sont présentés au public sous leur aspect sportif ou modernisé. Les arts voyages et se transforment... 
 
2. De plus, les véritables techniques et stratégies éminemment efficaces ne sont enseignées qu'à de rares disciples. 
 
3. Beaucoup de techniques sont soit disant en vue du combat mais elles sont en fait des exercices purement thérapeutiques ou énergétiques. 
 
4. Certaines techniques efficaces à l'origine sont parfois légèrement modifiées pour ne plus être martialement qu'un pâle reflet de ce qu'elles étaient. 
 
5. D'autres fois, les véritables applications des techniques sont remplacées par ce qui peut paraître tout à fait extraordinaire pour des débutants (tel que des poussées "magiques", bloquer et frapper en deux temps, etc,...) ! 
 
6. Ne vous arrêtez pas sur les apparences mais comparez, pratiquez et jaugez les différents styles et maîtres. Sachez que depuis plusieurs siècles, les arts martiaux se sont modifiés et mélangés. Un art martial est souvent constitué de deux ou trois autres styles sans que vous le sachiez. Il n'y a pas de "meilleur" art martial mais simplement des techniques et des stratégies différentes convenant plus ou moins à tel ou tel individu. 
 
7. La violence, la peur et l'ignorance sont plus ou moins en chaque être humain : rappelez vous que le véritable but des arts martiaux traditionnels est la connaissance de soi et l'intégration de la Compassion ou, du moins, la préservation de la vie ainsi que de la santé. 
 
8. Enfin, les Maîtres ou professeurs sont en général des hommes comme tout le monde avec leurs défauts et leurs qualités. Méfiez-vous des apparats. 
 
 
 
Développement de ce qui précède et autres remarques : 
 
1. Certaines disciplines sont appelées à tort arts martiaux : il ne faut plus confondre sports de combat et arts martiaux. Les sports de combat, à l'intérieur de règles limitatives, ont pour but la compétition (boxe américaine, full contact...). Les arts martiaux ont pour but la santé, la connaissance de soi et l'humilité tout en restant réalistes en ce qui concerne l'efficacité au combat réel. Certains arts martiaux sont devenus des sports de combat (cela dépend du professeur) : judo, karaté, tae kwon do, lutte, boxe, kung fu... Parfois, le traditionnel et le sportif sont enseignés dans le même cours.
 
 Cependant, bien que certains arts martiaux ce soient modernisés et éloignés de leurs origines, ils peuvent être plus intéressants soit du point de vue du bien-être, soit du point de vue martial. 
 
Souvent, la popularisation et la modernisation d'un art martial le rend un peu simplifié ou édulcoré. Mais, il arrive que ses aspects anciens ou efficaces (...) soient toujours enseignés secrètement pour quelques initiés seulement : c'est le cas de la plupart des arts martiaux, si ce n'est tous... Par exemple : le Taiji quan, l'Aïkido, la Capoera, la Boxe française, etc, ... 
 
2. Les chinois ont divisé leurs arts martiaux en styles "externes" et "internes". 
 
A l'origine, cette distinction s'est peut-être faite pour distinguer géographiquement ces boxes. Les chinois nommaient "internes" les boxes pratiquées par les moines taoïstes du mont Wudang et "externes" celles pratiquées par les moines bouddhistes de la région de Shaolin. 
 
Cependant, par extension, les différents styles sont dits externes ou internes par référence aux façons d'être et stratégies de combat : 
 
a. Les arts martiaux externes : Ce qui définit le plus plus les arts martiaux externes est que l'entraînement aux énergies, ainsi que leur réalité, est travaillé séparément des techniques de combat. 
En ce qui concerne ces dernières, la force musculaire y est importante. Les arts externes se situent souvent au niveau purement physique et musculaire. Les arts externes contractent autant les membres que le tronc voir plus ces derniers. On contracte plusieurs chaînes musculaires antagonistes à la fois, ce qui freine la vitesse et la puissance et ne favorise pas le changement de direction. Concernant l'efficacité au combat, les arts martiaux externes se posent le plus souvent ces questions concernant les aspects extérieurs : Qui est le plus grand ? Qui est le plus musclé ? Qui est le plus souple ? Qui est le plus endurant ? Qui est le plus rapide ?
 
b. Les arts martiaux internes : ils sont relaxés, coordonnés et unifiés. Les techniques sont souvent effectuées de manière fluide. La relaxation permet à l'énergie de circuler naturellement sans être entravée (il existe plusieurs sortes d'énergies et on les désigne sous un terme général : chi, qi, ki ou prana...). Dans le Taiji quan ou dans les arts martiaux internes, le mouvement est généré par les contractions du tronc et non des membres... on utilise en général qu'une seule chaîne musculaire à la fois... De plus, pour le combattant ayant la science des points vitaux (dim-mak, dian mai), la force musculaire est secondaire. 
 
En outre, les arts martiaux sont dits internes dans le fait que les techniques sont générées consciemment depuis des sources énergétiques plus profondes comme l'énergie jin (énergie nerveuse du fauve qui hérisse ses poils) par exemple. Tout le monde est pareillement constitué mais on est et on agit à partir d'énergies différentes selon notre niveau. 
 
Les arts internes sont souvent ésotériques. Pourquoi ? Car celui qui se tourne vers sont intérieur comprend de mieux en mieux sa propre nature et donc celle d'autrui et celle de l'univers. Les réponses fondamentales concernant la Vie ne se trouve qu'au fond de soi. La relaxation, le lâcher prise, le centrage, correspondent à une descente en soi-même et une véritable transformation. La maîtrise en arts martiaux est synonyme de confiance totale en soi : il faut donc se connaître soi-même ! 
 
Les arts martiaux internes s'occupent principalement des paramètres liés aux couches profondes de l'être : les muscles profonds, la coordination, la capacité à réveiller différentes zones du cerveau et du corps, les énergies, l'état d'esprit, la force intérieure... le mouvement naturel ou unifié, l'unité corps/âme/esprit. 
 
Entre parenthèses : beaucoup de pratiquants et même des "maîtres" de Taiji quan se vantent d'êtres des disciples de l'interne, cependant, ils ne font que de l'externe pendant des années voir toute leur vie car ils n'ont pas compris que la lenteur des gestes n'a rien à voir avec la définition de l'interne. 
 
c. Le but des pratiquants et des professeurs : Ils sont variés selon le niveau psychologique de chacun. Que ce soit un pratiquant d'art martial externe ou interne, la motivation première est souvent liée aux instincts profonds de l'être humain comme la peur de perdre la vie ou le rang social acquis, etc. La peur est l'élément psychologique le plus profond. Les arts martiaux sont tout à fait indiqués pour aider la personne à la dépasser. Seulement, chacun fabrique sa vision de l'invulnérabilité qui viendrait contrecarrer celle-ci. Certains mettent plus d'importance sur l'aspect musculaire, d'autres sur la connaissance des énergies ou des pouvoirs à développer et d'autres encore sur la connaissance de soi et des lois universelles régissant et conditionnant le but de la vie. Pour la plupart, l'acquisition d'un niveau, d'un rang ou d'un rôle important dans le groupe est prédominant afin de se sentir "dominant". La hiérarchisation des individus leur confère une sécurité leur faisant oublier le but ultime qui est au-delà du temporel et du conventionnel traduit par un style, une culture particulière. C'est pour cela que beaucoup de pratiquant d'arts martiaux prétendent, sans avoir pratiquer d'autres styles, que le leur est le meilleur de tous. Le but ultime étant d'abolir la peur, il faut comprendre que ce n'est pas le style qui compte le plus mais le pratiquant lui-même dans sa capacité à se dépasser et à évoluer dans l'inconnu. Si ce dernier se complaît dans une vision unique de la réalité, il ne peut passer dans un mode de progression ou la découverte de soi est le fil conducteur. Aussi, doit-on s'interroger sur les moyens mis en oeuvre par le style d'art martial, l'enseignant et l'élève lui-même pour atteindre ce but ultime, en sachant que la personne en recherche trouvera ce qu'il recherche en fonction de la vision qu'il en a. Par exemple, la vision de l'homme sans peur et invulnérable est souvent celle de l'homme musclé, faisant des acrobaties pas croyables et ayant un regard et des frappes des plus percutants, ... N'est-ce pas un peu facile comme image ? 
 
"Le plus souple en ce monde 
 
Prime sur le plus rigide 
 
Rien n'est plus souple et plus "faible" au monde que l'eau 
 
Mais pour entamer le dur et le fort rien ne la surpasse 
 
Rien ne saurait prendre sa place 
 
Que faiblesse prime force 
 
Et faiblesse dureté 
 
Nul sous le ciel qui ne le sache 
 
Nul qui le puisse pratiquer." 
 
Lao Tseu 
 
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